Avec son soleil bon marché, ses plages immaculées et ses lagons turquoises, l’île Maurice fait partie des plus belles destinations de l’océan Indien 🌞 Eh oui, ce petit bout de terre attire tous les ans pas mal de voyageurs en quête d’évasion et d’authenticité. Mais au-delà de cet aspect touristique se cache aussi un pays insulaire avec un passé historique remarquable. Convoité successivement par les grandes puissances européennes, ce dernier est aujourd’hui devenu une belle terre de mélanges et de contrastes. Apprenez-en davantage à propos de l’histoire de l’île Maurice dans les lignes qui suivent. An nou alé! 🇲🇺
L’histoire de l’île Maurice : remontons à l’origine
Dans leur ambition de conquête, les Arabes furent les premiers à découvrir Maurice vers le VIIIe siècle. Ils avaient alors surnommé cette île inhabitée Dina Arobi, elle qui ne constituait à l’époque qu’un passage pour mener à bien les échanges. Or, argent, épices, animaux et même humains y transitaient.

Les choses ont changé vers la fin du XVe siècle, lorsque les Portugais ont débarqué en Afrique. Ils se sont alors imposés face aux Arabes et sont devenus les organisateurs des principaux échanges. Pour réussir leur commerce, ils ont campé dans l’archipel des Mascareignes sans avoir de grands intérêts pour Maurice. Voilà sans doute pourquoi l’histoire parle peu de leur passage.
Sont ensuite venus les Hollandais qui ont trouvé refuge sur l’île au XVIe siècle, le temps qu’une tempête se calme. Les navigateurs y ont très vite établi un comptoir après avoir découvert des réserves de nourriture intarissables au sud de l’île.
Aujourd’hui, vous pouvez découvrir quelques édifices sur place qui rappellent l’occupation hollandaise, notamment à Ferney où est érigé un mémorial commémoratif du premier débarquement. Si vous prévoyez de visiter la vallée de Ferney, je vous invite à lire mon autre article sur le sujet.
Réservez vos activités à Maurice en avance ! ⛱️

Vous partez bientôt en voyage à l’île Maurice, mais vous n’avez pas encore réservé vos activités sur place ? Si vous ne savez pas encore que faire à l’île Maurice, les férus d’histoire seront ravis de découvrir l'histoire de l’île Maurice à travers son riche patrimoine et les vestiges de bâtiments datant de l’époque coloniale. Les passionnés de sports nautiques y trouveront également leur bonheur avec la nage avec les dauphins, la plongée sous-marine ou encore le kitesurf. Enfin, les amateurs de gastronomie ne manqueront pas de goûter aux meilleures spécialités culinaires mauriciennes ! Quelle que soit la catégorie à laquelle vous appartenez, pensez à réserver vos activités et vos visites avant le départ pour profiter pleinement de votre séjour sur cette île paradisiaque ! 🏝️
Les grandes époques de la colonisation
L’occupation hollandaise de l’Île Maurice : 1598-1710
L’ère coloniale de Maurice commence réellement en 1598, lorsque l’amiral Wybrand Van Warwyck et son équipage hollandais ont accosté à Grand Port. Ils ont alors baptisé l’île « Mauritius » en l’honneur du prince Nassau, gouverneur des Provinces-Unies. Cette arrivée a marqué l’ouverture d’un nouveau chapitre, mais il faudra attendre plusieurs décennies avant que la première colonie ne s’établisse réellement.
En 1638, les Hollandais montent leur premier campement à Grand Port avec pour principale ressource l’exploitation du bois d’ébène. Plus tard, une autre colonie s’est installée à Flacq, mais celle-ci n’a pu résister ni aux cyclones ni aux maladies qui résultaient du climat de l’île.
Malgré leurs efforts d’adaptation, les conditions de vie étaient trop rudes, et en 1710, les Hollandais avaient définitivement abandonné l’île. Bien que bref, leur passage a laissé une empreinte durable, car on leur doit l’introduction de la canne à sucre sur le territoire.
Aujourd’hui, il vous est possible de remonter le temps à l’occasion de la visite du Vieux Grand Port dans le sud-est de l’île. En plus du mémorial de Ferney, le musée Frederik Hendrik retrace également des vestiges hérités de l’époque coloniale hollandaise.
L’occupation française de l’Île Maurice : 1715-1810

Quand les Hollandais ont décidé de quitter Maurice, l’île est restée déserte pendant quelques années avant de susciter l’intérêt de la France. En 1715, une expédition française en a pris officiellement possession au nom du roi et l’a rebaptisée « Isle de France ». Cela a marqué le point de départ d’une colonisation qui durera près d’un siècle et qui façonnera l’identité culturelle de l’île.
D’abord confiée à la Compagnie des Indes, Maurice s’est avérée un maillon essentiel dans la conquête de l’océan Indien. Port-Louis, élevé au rang de capitale, a été nommé ainsi en hommage à Louis XV. La ville fut à l’époque transformée en un port stratégique pour accueillir les navires français. Le gouverneur Mahé de La Bourdonnais a joué un rôle clé : il lui incombait de renforcer les fortifications, de construire des routes, de développer la construction navale et de bâtir les premiers grands édifices de Port-Louis. D’ailleurs, si vous vous demandez que faire à Port-Louis, mettez la visite des monuments et des places historiques dans votre programme en participant par exemple à une visite guidée d'une journée des hauts lieux du nord de l'île 🗓️
La culture dominante n’avait pas changé, c’était toujours la canne à sucre, malgré le fait que celle-ci nécessitait une main-d’œuvre abondante. Le commerce d’esclaves se développait rapidement pour répondre à cette demande. Ces derniers venaient principalement de Madagascar et de l’Afrique. Ils ont permis à l’île de se transformer en un centre économique florissant, mais son essor reposait largement sur la traite.
À partir de 1767, le gouvernement royal français a pris les commandes de l’île, une mise sous tutelle interrompue durant la Révolution. En même temps, les habitants ont tenté de s’émanciper. Mais très vite, les guerres napoléoniennes replacent l’île au cœur des rivalités coloniales avec les Britanniques, dont les principales batailles se passent à Port-Louis.
Après le premier échec des Anglais en 1810, ils sont parvenus à s’emparer de l’Isle de France à la fin de l’année. En 1814, le traité de Paris entérine ce changement, dont la première étape a été la reprise de l’ancien nom de l’île (Mauritius).
L’empreinte française est encore bien présente jusqu’à ce jour, avec des édifices comme le Government House, le Château de Mon Plaisir à Pamplemousses ou encore les Line Barracks de Port-Louis.
L’occupation britannique de l’Île Maurice : 1810-1968

En 1810, l’île passe sous la gouvernance britannique à la suite de la bataille de Vieux Grand Port. Ce qui a mis un terme à près d’un siècle de domination française. Toutefois, les Anglais se sont engagés à respecter la langue, les coutumes et les lois héritées de cette époque.
L’île connaît aussi de grandes mutations dès l’arrivée du gouverneur Robert Townsend Farquhar. Le bouleversement le plus marquant était en 1835, avec l’abolition officielle de l’esclavage. Si cette mesure libérait des milliers d’hommes et de femmes venus d’Afrique et de Madagascar, elle avait laissé les planteurs sans leur main-d’œuvre. Pour maintenir l’activité de la canne à sucre, les Britanniques misaient sur l’engagisme, un système qui consistait à attirer avec des contrats des travailleurs en provenance d’Inde, de Chine, des Comores ou encore du Mozambique.
L’époque de 1835 à 1914 fut marquée par l’arrivée en masse de plus de 450 000 engagés, ce qui a profondément transformé la société et a introduit de nouvelles traditions, langues et religions. D’un point de vue économique, ces travailleurs, dont la majorité était hindous et musulmans, participaient à l’essor des immenses plantations de Maurice, faisant de l’île un pilier de l’industrie sucrière sur la scène mondiale. Pour comprendre ce pan de l’histoire mauricienne, je vous suggère d’explorer l’Aapravasi Ghat de Port-Louis, un site aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’UNESCO pour sa valeur historique.
Même si les Britanniques étaient plus souples dans leur gouvernance, des tensions existaient sur le territoire. Les années 1920 voient ainsi éclater des conflits violents entre la communauté indienne et les Franco-Mauriciens. De ces affrontements naissait une volonté d’émancipation politique. En 1936, le Parti travailliste mauricien fut fondé et en 1947 se tenaient les premières élections pour constituer une Assemblée législative. Ce processus a tracé le chemin vers l’indépendance.
Aujourd’hui, la colonisation britannique laisse encore ses marques sur l’île à travers des bâtiments coloniaux, des écoles et l’anglais qui est restée l’une des langues officielles à Maurice, même si le français et le créole sont les plus parlés au quotidien.
L’accession à l’indépendance de l’île Maurice


Après plus de deux siècles de domination étrangère, l’île Maurice franchit une étape historique en 1968 et accède finalement à son indépendance. Ce qui met officiellement fin à l’ère coloniale britannique.
Le mouvement indépendantiste a commencé à prendre son essor en 1961, lorsque Londres avait accepté d’accorder un peu plus d’autonomie aux habitants. Néanmoins, cela a ouvert la voie à l’autodétermination. Et le 12 mars 1968, le drapeau mauricien s’est hissé pour la première fois 🇲🇺, accompagné par l’arrivée au pouvoir de Sir Seewoosagur Ramgoolam, le tout premier Premier ministre de la nation. La loi sur l’indépendance transfère alors le pouvoir à ce dernier tout en maintenant la reine Élisabeth II comme chef d’État symbolique.
Les premières années de souveraineté ne furent pas de tout repos. L’économie, encore très dépendante du sucre, peinait à se diversifier. Les années 1980 se sont avérées particulièrement difficiles, ébranlées par le passage du cyclone Claudette 🌪️ Ce qui a provoqué la chute des prix du sucre sur les marchés mondiaux, exacerbée par des tensions sociales.
Ces défis ont néanmoins conduit le pays à repenser sa stratégie, il décide finalement de s’orienter vers la diversification. Ainsi, en plus de la filière sucrière, Maurice a déployé des efforts pour promouvoir le développement des exportations, l’ouverture au tourisme, l’essor de l’industrie textile et l’envol du secteur des services.
Un autre tournant majeur survient en 1992, année pendant laquelle l’île cesse de fonctionner sous la monarchie et entame la transition vers la République avec Sir Veerasamy Ringadoo comme président.
Depuis, elle a parcouru un chemin impressionnant et est devenue l’un des piliers de l’économie dans l’Océan Indien, notamment grâce à l’attrait touristique de ses sublimes plages. Les Mauriciens, quant à eux, ont su faire de la diversité de leurs origines une force. Hindous, musulmans, chrétiens et tamouls célèbrent leurs fêtes religieuses avec la même ferveur, ce qui crée une nation soudée par le respect mutuel, le tout au rythme du séga.
Découvrir l’histoire de l’Île Maurice à travers son riche patrimoine
La Route du Thé

La Route du Thé est un parcours touristique à la fois historique, gastronomique et culturel qui vous plonge dans le passé colonial de l’île tout en éveillant vos papilles. Profitez de cette excursion pour en apprendre plus sur le sucre, le rhum et la vanille, les cultures qui ont forgé l’économie mauricienne.
L’aventure inclut la découverte du Domaine des Aubineaux, une magnifique maison coloniale qui vaut le détour pour son élégance, ses anciennes écuries et sa distillerie d’huiles essentielles, témoins du savoir-faire d’autrefois.
D’autres domaines viendront agrémenter votre visite, pour ne citer que Bois Chéri, berceau du thé mauricien, et le Domaine de Saint-Aubin, une autre ancienne demeure coloniale qui abrite une manufacture de sucre et une Maison de la Vanille.
Les maisons coloniales mauriciennes
L’île Maurice foisonne de maisons coloniales à l’architecture stupéfiante. Anciennes résidences des colons, elles arborent à peu près le même style : façade en bois teinté, toit en tôle, varangue couverte et jardin exotique, le tout installé sur un immense terrain verdoyant 🌿
En plus de celles citées plus haut, d’autres bâtisses méritent d’être mentionnées, à savoir la Maison Euréka à Moka, sans doute la plus célèbre de toute, et le Château de Labourdonnais à Mapou, l’une des plus colossales. J’ai un article qui parle des maisons coloniales à l’île Maurice si le sujet vous intéresse.
Les Tours Martello

Si les maisons coloniales sont pour la plupart construites par les Français, les Britanniques ont également légué un patrimoine riche au pays. Celui-ci inclut les Tours Martello, d’étonnants monuments de pierre qui longent les côtes mauriciennes. Les Anglais ont construit ces fortifications circulaires au début du XIXe siècle pour contrer les attaques françaises. Celle de La Preneuse, édifiée entre 1810 et 1846, est l’une des mieux conservées. Restaurée en 1999, elle abrite aujourd’hui un musée où écouter l’histoire militaire de l’île 🪖
La Pointe du Diable
En direction du Vieux Grand Port, ne manquez pas un autre lieu chargé d’histoire : la Pointe du Diable. Aussi appelée Pointe Canons, elle dissimule une batterie de canons installée par les Français pour repousser les assauts britanniques. Le site commémore d’ailleurs la fameuse bataille navale de 1810, marquée par la victoire des forces françaises. Aujourd’hui, les remparts et les canons rénovés sont un rappel de ces affrontements.
Au-delà de sa valeur historique, ce lieu saura vous charmer avec son joli décor naturel qui alterne la verdure, les falaises, une mer agitée et une vue dégagée sur les baies alentour.
Port-Louis, la capitale mauricienne

Peu importe le thème de votre voyage, vous ne pouvez pas passer outre la capitale de l’île, Port-Louis qui est aussi son cœur historique. La ville concentre la plupart des monuments emblématiques du pays, à l’instar de la Citadelle Port-Louis, de la Place d’Armes ou encore du musée d’Aapravasi Ghat.
Et puisque l’époque moderne façonne aussi l’histoire, retrouvez-y diverses structures récentes qui contrastent magnifiquement avec les bâtiments coloniaux de la ville. Un coup de cœur pour le centre commercial Le Caudan, un ensemble de bâtiments neufs campés sur la Marina de Port-Louis.
Je vous laisse découvrir les autres pépites historiques de cette ville passionnante à l’occasion d’une visite guidée à pied proposée à 24 €/personne.
Et voilà, vous connaissez dorénavant l’histoire de l’Île Maurice, une terre de contraste, une île de beauté au passé mouvementé par des époques coloniales successives. Elle a su se libérer et déclencher son take-off économique notamment grâce au tourisme. Que diriez-vous d’aller voir les plus belles plages de Maurice, celles qui l’ont propulsée au rang de destination de vacances de premier choix ?


0 commentaires